vendredi 6 avril 2007

DELLAMORTE DELLAMORE

L'HISTOIRE : Francesco Dellamorte, le gardien-fossoyeur en charge du cimetière de la petite ville de Buffalora, mène une vie bien tranquille et réglée comme du papier à musique : 7 jours après leur enterrement, les morts sortent nuitamment de leurs tombes transformés en zombies et Francesco est là pour les renvoyer ad patres (et pour de bon cette fois ci…) d’une balle dans la tête. Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes, et Francesco Dellamorte ne se pose surtout pas de question quant au sens de cette vie solitaire et répétitive. Pour lui, cette routine constitue un univers tout à fait rassurant. Malheureusement, tout s’effondre lorsqu’une jeune veuve éplorée débarque une jour au cimetière. Francesco Dellamorte tombe amoureux de la belle inconnue et son existence s’en trouve alors toute chamboulée…

MON AVIS : C'est l'un de mes films d'horreur préféré ! Une oeuvre totalement incroyable, belle, gothique, poétique, horrible et envoutante... Une variation flamboyante sur l'Amour et la Mort. Un truc de fou...
Dès la première scène on sait que DELLAMORTE DELLAMORE ne sera pas un film comme les autres : on découvre Francesco, la gardien de cimetière qui décroche le téléphone alors qu'il est torse nu et sort de sa douche. Une voix masculine à l'appareil. On tape à la porte. francesco fait patienter son interlocuteur. A la porte, un homme âgé au teint pâle portant une valise. Une fourmi court sur l'oreille du visiteur. Francesco lui fait sauter la cervelle avec son arme qu'il repose avant de reprendre sa conversation : c'est Franco son ami qui lui demande si tout va bien, et Francesco lui répond : "tu sais... la vie continue". Zoom avant vers l'extérieur de la pièce. On découvre un cimetière dans la nuit. Générique...
Bien sûr c'est un film avec des zombies puisque les morts se réveillent 7 nuits après leur décès et Francesco, assisté du simplet Gnaghi, qui ne s'exprime que par la syllabe "gna !", passent leur temps à dégommer les zombies en pleine tête et à les enterrer définitivement. Mais ce n'est pas un film de zombies. C'est, curieusement, aussi, un film d'amour. D'un amour impossible, perdu d'avance. Mais il est tellement rare de voir une vraie histoire d'amour dans un film d'horreur... Alors forcément, amour fou, amour avec une morte... nécrophilie... on est sur des terrains extrêment tabous. Mais la réussite de DELLAMORTE DELLAMORE c'est justement de ne pas sombrer dans l'insupportable, dans l'insoutenable et dans la surenchère cradingue comme dans NEKROMANTIK. C'est un film paradoxalement superbe et très élégant dans un décor gothique somptueux. Le choix de Rupert Everett, à cent lieues de ses compositions du MARIAGE DE MON MEILLEUR AMI, ou de UN COUPLE PRESQUE PARFAIT avec Madonna, est fabuleux car c'est pour lui l'occasion d'une composition déjantée anthologique qui lui permet de montrer un aspect déglingué de son talent. A ses côtés, l'incroyable François Hadji-Lazaro, également dans un rôle extrême inoubliable et la pulpeuse Anna Falchi dans un triple rôle complètent le trio vedette particulièrement bien casté et visuellement très efficace.
On se régale de scènes très pensées comme l'émerveillement de Anna Falchi dans l'ossuaire s'extasiant, les pieds dans une eau crade, devant les crânes et les squelettes, ou le premier baiser de Francesco et sa belle, avec la caméra tournoyant autour des amants.
L'érotisme torride des scènes d'amour prend une dimension inédite dans cette ambiance macabre, de même que les sentiments amoureux qui animent Gnaghi d'abord lorsqu'il tombe en extase devant Valentina la fille du maire, bavant, pleurant et vomissant d'émotion sur la jeune fille, puis, plus tard, avec la tête de Valentina, décapitée à la suite d'un accident de moto. Soavi, le réalisateur, parvient, par une alchimie unique, à faire cotoyer l'horrible et le romantique.
Dans le registre délirant, on se réjouira de la scène de la résurrection du motard, surgissant de sa tombe avec son bolide écrasé et calciné, dans une représentation qui évoque la pochette d'un disque de Meat Loaf, du carnage de Francesco lorsqu'il dégomme le personnel hospitalier quand il est au chevet de Franco, de l'attaque de la tête de Valentina avec une vue depuis l'intérieur de la bouche ou encore de l'apparition de La Mort, la grande faucheuse...
Même si on peut penser à Luc Besson pour certaines prises de vues (travelling au ras du bitume), à Sergio Leone pour certains gros plans (sur l'arme de Francesco par exemple), à Romero pour la représentation des zombies, à Dario Argento pour l'ambiance gothique et certains décors et éclairages, DELLAMORTE DELLAMORE impose un style propre, unique et jamais vu.
On est bien conscient qu'un tel délire provoquera le dégoût ou l'admiration, mais la richesse des personnages, en tête desquels le héros aussi curieux que complexe et poétique, luttant contre une foule de démons intérieurs (l'impuissance, l'amour impossible, la folie) ne peut que faire pencher le spectateur vers un enthousiasme évident.
Devant tant d'originalité et de maîtrise, on peut légitimement considérer DELLAMORTE DELLAMORE comme un chef d'oeuvre et un film-culte.

REPLIQUES :
- Gna !

prononcé à plusieurs reprises par Gnaghi

- Je me fais manger par qui je veux !
prononcé par la petite amie de Claudio, le motard zombie, qui décide de se laisser dévorer par amour

- Tuer un mort est un service public alors que l'on peut avoir des problèmes si l'on tue un vivant !
prononcé en voix off par Francesco

- on ne peut pas tu es morte !
- je n'ai pas de préjugés...
dialogue entre Francesco et sa belle qui réapparait pour la première fois en zombie

MA NOTE :
Image hébérgée par hiboox.comImage hébérgée par hiboox.comImage hébérgée par hiboox.comImage hébérgée par hiboox.comImage hébérgée par hiboox.comImage hébérgée par hiboox.com

INDICE DE GORITUDE :
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LES LIENS :
La fiche sur Cinemovies.fr
La fiche sur imdb.com
Article extrêmement complet sur le site de MAD MOVIES
Article sur cinemotions.com
Bel article sur horreur.com"

LA P'TITE MIGNONNE DE SERVICE :Anna Falchi, qui joue trois rôles dans le film...

L'IMAGE :Le zombie-motard...

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